Publicité
Réservé aux abonnés

Michel Houellebecq: «La fiction, pour l’homme, n’est pas seulement un plaisir ; c’est un besoin»

«La littérature ne contribue nullement à l’augmentation des connaissances, pas davantage au progrès moral humain ; mais elle contribue de manière significative au bien-être humain, et cela d’une manière à laquelle ne peut prétendre aucun autre art», explique Michel Houellebecq. Michel Houellebecq

EXCLUSIF - L’écrivain expose ce que peut apporter le roman quand on souffre. Cette lectio magistralis a été prononcée par l’auteur le 15 juin dernier à l’université Kore d’Enna, en Sicile, dont il était fait docteur honoris causa ce jour-là. Le Figaro publie ce texte inédit en France.

J’ai toujours été surpris qu’on honore les écrivains. Avec une constance regrettable, les meilleurs auteurs s’accordent à nous décrire un monde sans espoir, ravagé par le malheur, peuplé d’êtres humains le plus souvent médiocres, et parfois ouvertement méchants. Dans ce monde, le bonheur, la vertu et l’amour n’ont pas leur place, ils ne sont pas chez eux ; ils n’apparaissent que comme des îlots surprenants, presque miraculeux, au milieu d’un océan de souffrance, d’indifférence et de mal.

Pire encore, les auteurs eux-mêmes sont très souvent obsédés sexuels, parfois pédophiles, presque toujours alcooliques, et parfois utilisateurs d’autres drogues encore plus dangereuses ; je suis par exemple pour ma part, depuis plus de quarante ans, un fumeur lourdement dépendant. S’ils ont besoin de tout ça pour parvenir à supporter l’existence, c’est que la vision du monde qui est la leur — et qu’ils tentent, de leur mieux,de nous faire partager — est une vision de désolation et d’épouvante.

Dans ces conditions…

Cet article est réservé aux abonnés. Il vous reste 92% à découvrir.

Vous avez envie de lire la suite ?

Débloquez tous les articles immédiatement.

Déjà abonné ? Connectez-vous

Michel Houellebecq: «La fiction, pour l’homme, n’est pas seulement un plaisir ; c’est un besoin»

S'ABONNER
Partager

Partager via :

Plus d'options

S'abonner
83 commentaires
  • Anonyme

    le

    Ce dont nous avons besoin c’est d’une belle histoire, peu importe L’Art ou la manière ou la matière.
    Elisabeth Borne l’a bien compris. Marine moins.
    le z pas du tout.
    Cnews encore moins

  • Le gentil

    le

    Parmi les fictions dominantes, celle que Houellebecq serait un grand écrivain. Quel besoin satisfait-elle, sinon celui du déplaisir ?

  • Loupgris

    le

    Tout ca est vrai pour Houellebec. Mais pour la peinture et la philosophie il a faux.
    Enfin, il a faux ...., comme toute personne qui tente de genéraliser une vérité qui est seulement individuelle.
    Donc, repensons ça à chacun sa manière. Pour certains le charme d'une équation est d'une puissance supérieure...

À lire aussi

Serge Klarsfled : «Dans un monde majoritairement antisémite, les Juifs ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se défendre»

Serge Klarsfled : «Dans un monde majoritairement antisémite, les Juifs ne peuvent compter que sur eux-mêmes pour se défendre»

TRIBUNE - Les Juifs ne sont au plus que 15 millions dans un monde de 7 à 8 milliards d’individus qui leur est majoritairement hostile, rappelle l’avocat, président des Fils et filles de déportés juifs de France. «Dans ces conditions et dans chaque pays où existe une communauté juive, il serait opportun de former les jeunes Juifs à affronter les périls qui les menacent», estime-t-il.